Par Françoise
Depuis toujours l’un et l’autre, nous avons « la bougeotte » et l’envie de voyager a
toujours été présente en chacun de nous, même si parfois elle a été occultée par des tas d’autres « priorités ».
Pour ma part, j’ai toujours su qu’une fois à la retraite,
je partirais à la découverte du monde et des autres mais je n’avais jamais imaginé que cela se
réaliserait en bateau, moi qui n’aime pas vraiment l’eau (du moins être dedans, sur elle, je me sens en totale confiance et cela est certainement dû à la grande prudence du capitaine !).
Quant à Michel, il n’est vraiment lui-même que sur l’eau et il espérait ce retour depuis de nombreuses années.
Partir, mais pourquoi partons-nous ? Quelles sont nos motivations ?
Elles sont multiples :
Partir pour partager et tenter de vivre ensemble un rêve, celui de Michel dans lequel il m’a offert
d’entrer si généreusement et qui est devenu celui de notre couple.
Partir en sachant prendre le temps, moi qui ai eu la sensation d’être un robot pendant des
années : tout était programmé dans mes journées, aucun temps mort !
Partir pour aller à la rencontre de nous-mêmes, de l’autre, des autres.
Partir pour voir le monde, en prendre plein les yeux et tenter de vivre au rythme de la nature.
Partir pour rencontrer d’autres cultures, essayer de les comprendre en nous laissant interpeller par
elles.
Partir et essayer de vivre sans tomber dans les pièges de notre société de consommation : savoir
retrouver l’essentiel qui est bien plus dans l’être que dans l’avoir et donc tenter de vivre la concrétisation du contenu de mes cours.
Partir parce que nous n’avons qu’une vie….
Partir pour essayer de changer notre vie, notre vision des choses grâce à toutes nos futures
rencontres….
Partir en quête de rencontres humaines vraies avec l’envie de retrouver l’authentique.
Partir parce que nous avons envie de faire partie de la tribu de ceux qui vivent leurs rêves plutôt que
de celle de ceux qui rêvent leur vie.
Nous avons choisi de partir et choisir c’est renoncer : nous renonçons effectivement à une série
de choses qui font souvent le sel de la vie pour beaucoup d’autres : ne pas voir grandir semaine après semaine nos petits-enfants, vivre après coup et à distance des événements
importants : une grossesse, une naissance, un projet de mariage, des fêtes de famille : Noël…être présent au quotidien auprès de nos parents qui vieillissent mais bon, si nous ne le
faisons pas maintenant alors que nous sommes encore en bonne santé, quand le ferons-nous ? Nous sommes en effet la génération « sandwich » coincée entre nos parents, nos enfants et
petits-enfants et puis, pour ma part durant plus de 30 ans, j’ai tout consacré et donné à mes enfants : temps, argent…Il est donc juste maintenant de penser à moi, à nous, même si
certain(e)s peuvent trouver cela égoïste. Nous sommes conscients de ces renoncements et ils sont le « côté plus sombre » du défi que nous nous sommes fixé, largement compensés par les
nombreuses découvertes et rencontres que nous ferons dans notre vie de bourlingueurs.
Nous vidons la maison pour la mettre en location et cela aussi, ce n'est pas toujours facile : se
retrouver face à ses souvenirs, les trier, penser que certains auxquels on tient
particulièrement, plairont aux enfants et puis non, ils n’en ont rien à faire. Enfin, l’avantage sera pour eux de n’avoir quasi plus rien à
vider lorsque nous serons disparus. … Et puis, nous ne vous embêterons pas en parlant de l’administration de notre pays, des heures passées au téléphone, sachez simplement que dans tous les domaines elle est à la hauteur de sa réputation et que,si certains fonctionnaires ne sont pas capables de sortir du cadre,
nous en avons quand même rencontré quelques sympas…Ouf…
Mais où et par où partir ?
Nous ne sommes pas de grands originaux et donc aux alentours du 20 septembre, après la mise à l’eau de
Manéa notre route sera classique : aux saisons les plus propices, nous tenterons de suivre les alizés (nous sommes un peu frileux et aimons la
chaleur) mais pour cela nous devrons d’abord sortir de la Méditerranée par Gibraltar (donc d’ Hyères cap sur les Baléares et puis Gibraltar) et
puis à nous l’Atlantique !!! Première grande escale de notre vie de bourlingueurs : Madère, et puis peut-être la découverte de L’Afrique du Nord par le Maroc mais ce qui est certain
c’est que tout cet hiver nous naviguerons dans l’archipel des Canaries et que nous n’aurons sans doute pas trop de temps pour en découvrir les sept îles. Ensuite retour au pays pour quelques mois
après avoir mis Manéa au sec….
En septembre 2012 retour vers les Canaries pour retrouver notre complice et descendre la côte africaine
pour visiter le Sénégal et surtout la Casamance que l’on dit si belle, si authentique encore…Le Cap Vert ( ?) et puis, LA TRAVERSEE !!! fin 2012, début 2O13…et cap sur le Brésil, pays
immense dont nous rêvons depuis si longtemps. Ensuite le Vénézuela avec les îles des San Blas, des Testigos et le Costa Rica pays où l’armée a été supprimée et où la majorité des budgets est
consacrée en priorité à l’éducation, la santé et à la préservation de la nature : le pays tout entier est en effet une immense réserve
naturelle…Ce petit pays d’Amérique Centrale devrait servir d’exemple à bien d’autres pays du monde.
Et puis petites et grandes Antilles …Tant d’îles aux noms
mythiques : Grenadines, Martinique…
Tout cela est promesse de dépaysement, quelques années se seront écoulées et nous serons toujours dans
l’Atlantique. Et ensuite me direz-vous ? Oserons-nous rejoindre le Pacifique pour atteindre les îles aux noms enchanteurs et prometteurs : les Marquises, l’archipel des Tuamotu, la
Polynésie…..Mais ne faisons pas trop de pronostics, tous les marins vous diront que cela attire le mauvais œil…