Ca y est, le 23 septembre à 16 h, nous avons enfin largué les amarres ! Enfin, nous voilà sur l’eau ! Après les mois de préparation intensive et tous nos changements de vie, nous espérons pouvoir profiter un peu…
En route pour la grande aventure qui commence enfin réellement, cap sur les Baléares et plus particulièrement l’îlot d’Espalmador devant la petite île de Formentera, la plus petite île des Baléares . Nous sommes trois à bord : le capitaine, Framboise, son moussaillon préféré et Pierre un ami de longue date du capitaine qui a déjà bourlingué pas mal avec lui. Comme une de nos escales sera Madère et qu’il en rêve, il nous accompagne jusque là.
Le vent est malicieux, il nous accompagne durant la traversée de la rade d’Hyères, nous y déroulons avec bonheur le génois (foc d’avant) mais une fois que nous avons dépassé l’île de Porquerolles, il tombe et nous devons appeler mister Perkins à notre secours pour avancer. Il est dommage que nous n’ayons pas de canne à pêche car nous voyons des bancs de thon, le souper était tout trouvé !
Le moussaillon Framboise prend le 1er quart jusqu’à 24h, croise quelques cargos et ferries (essentiellement vers la Corse), la nuit est belle et douce, le ciel magique piqueté de milliers d’étoiles et la mer quasi d’huile. Le capitaine la relève et profite à son tour de la douceur nocturne. Dans le livre de bord, il note : » RAS » càd rien à signaler, c’est dire combien nous avons pu profiter de la paix nocturne et laisser vagabonder nos esprits. C’est Pierre qui assure le dernier quart et verra donc madame la lune se lever à 3h45 (dernier quartier et donc pour elle sans doute grasse nuit).
A 6h, enfin Eole se réveille et nous pouvons stopper le moteur jusqu’à 12h15, où il nous laisse tomber comme l’anémomètre (instrument permettant de mesurer la vitesse du vent et donc très précieux lorsqu’on navigue à la voile). Celui-ci, installé l’an dernier en mai, n’a donc été utilisé que durant nos cinq mois de navigation de l’an dernier, il est encore normalement sous garantie. Mais nous sommes loin de l’installateur… Et comme dit le capitaine qui n’est pas superstitieux pour deux sous : « croisière commencée un vendredi, bonjour les soucis » .
La preuve : quelques minutes plus tard, il commence à pleuvoir ! Un peu plus tard, le temps tourne à l’orage, nombreux éclairs au loin. Les nuages ont vraiment la forme d’une enclume, le cumulo-nimbus typique ! Nous sommes obligés de rester enfermés dans le carré, il fait chaud, et le moussaillon ne se sent pas très bien….
Voulant expérimenter les cartes électroniques et le GPS, nous constatons que une fiche est dessertie : plus de GPS, du moins celui qui est dédié au logiciel de nav… Ca continue …
Durant le premier quart que Michel assume, de nombreux grains et de fortes averses assailleront Manéa. Il aura l’occasion de remarquer que ceux-ci se repèrent très bien au radar. Le problème est : voit-on aussi les cargos dans ces grains ? IL pense que non…
Vers 3 h du matin, comme annoncé, le ciel se dégage et on peut faire une petite heure de voile. Mais cela sera de courte durée : jusqu’à Espalmador, nous n’aurons pas beaucoup d’occasions de « voiler « !
Arrivés devant Santa Eulalia (ville d’Ibiza sur la côte Est), nous manquons de nous faire piéger par la Llosa, un haut-fonds (1,60m d’eau seulement) mal balisé : la bouée signalant ce danger isolé est mouillée au milieu de la sèche et celle-ci s’étend sur 3 ou 400m au large. Si vous la rasez, vous touchez ! Le cap’tain se souvient de la même mésaventure l’année dernière : la couleur de l’eau change et il faut virer en grand pour contourner l’obstacle. Ouf, passés !
Nous avons tous, pour des raisons diverses (pour Pierre, un peu piquantes…) une attirance pour Espalmador, îlot au nord de Formentera, sable fin et blanc, bleu du ciel et de la mer qui se confondent, eau cristalline, roche ocre, pas d’habitat, bref un cadre somptueux dont nous ne nous lassons pas. Nous décidons d’y terminer notre traversée car il y a des bouées de mouillage : plus facile. Erreur : plus de bouées, nous mouillons donc. Nous apprendrons plus tard que les budgets n’ont pas été votés et donc que les bouées sont restées au « garage «. Pauvres posidonies…(c’est justement pour éviter de les arracher en mouillant que l’on installe des corps morts). Nous avons donc parcouru 354 M en 74h dont 58h au moteur…
Le lendemain, direction Cala Sabina, à Formentera pour l’appoint en avitaillement et petite balade sur l’île. Demain, nous y louerons des scooters pour la découvrir. Cela nous permettra de ne pas avoir trop chaud (30° mais vent) et de pouvoir emprunter d’autres chemins que les routes classiques. Aujourd’hui, premières découvertes..
Lors de notre escapade en scooter, nous serons les témoins d’une séance de photos de mode sur le site du phare de La Mola à la pointe Codolar . Pour un peu, Michel aurait pensé que son ami Fernand avait repris du service ! Formentera, la Pitiusa menor, est la plus petite des îles des Baléares. Elle mesure 23 kms de longueur sur 17 de largeur. A certains endroits, l’île n’est large que de 2 ou 3 km. Sa population, qui compte à peine 9150 habitants vit essentiellement de l’agriculture et du tourisme. Le climat est doux en hiver, sec et chaud en été avec une température moyenne de 18,6°C. C’est une île à la nature préservée et d’une manière générale restée « sauvage » et nous y avons goûté la quiétude du littoral baigné d’une eau pure, le calme des petits bourgs ensoleillés, vu les maisons en pierres au toit plat et aux façades souvent peintes à la chaux et où volets et fenêtres sont souvent bleu vif et ont un toit plat,
Il y a trois types de paysages : en arrivant à la Savina, c’est d’abord une région de salines, plate par définition. Sur l’étroite bande qui va en direction de La Mola, le pays tout en restant plat devient agricole et enfin sur le plateau de La Mola(192m) et du cap de Barbaria (107m), des murets de pierres quadrillent l’espace des champs énormes et arides et lui donnent un aspect particulier. Dans ceux-ci, nous voyons souvent un seul figuier à la couronne soutenue par des bouts de bois sous lequel se reposent chèvres ou moutons aux pattes entravées pour les empêcher de fuir ou de manger l’écorce.
En fin de journée, après avoir parcouru une centaine de kilomètres, fatigués et heureux de nos découvertes, nous rendons nos destriers et regagnons Manéa en annexe. Décision est prise de partir demain jeudi vers le continent espagnol, mais pas vers Oliva comme prévu initialement, car le port est en train d’être dragué et il n’y a pas de place pour nous. Nous pensons aller vers Carthagène où nous espérons trouver un certain nombre de choses et notamment, cette fameuse fiche pour l’ordi que nous n’avons pas trouvé à Formentera. Mais avant, nous avons besoin de gasoil, car les quelques 50 heures de moteur pour venir ont taillé une belle brèche dans nos réserves. Direction donc la pompe. Zut, au lieu de regarder et de relever le mouillage ensuite, nous faisons l’inverse et évidemment, il y a foule. Pas grave : quelques petits ronds dans l’eau et le tour est joué ! Nous en sommes à une demi-heure de ronds, quand une alarme, que nous n’identifions pas tout de suite, se déclenche. On est à quelques dizaines de mètres du mouillage, dans l’entrée du port : pas question de rester là ! Nous mouillons en catastrophe après trois longues ( peut-être seulement deux…) minutes de sifflement : la température moteur est à 120° !
Incompréhension de notre part car nous avions vérifié (mais mal sans doute…) les niveaux à Espalmador. Téléphone à Denis, le mécanicien moteur, qui ne comprend pas non plus. Après moultes investigations et interrogations, joint de culasse, faisceau refroidissement crevé, etc., nous trouvons dans les fonds ( mais pas sous la gate du moteur, c’est ça qui nous a trompé…) du liquide verdâtre, couleur bien connue du liquide de refroidissement. Nous constatons ensuite qu’il en manque dans le système, et nous en rajouterons près de 4 litres et demi. Nous aurions donc « largué » tout ça en une petite heure ( d’Espalmador à Cala Sabina) : difficile à croire !
Coup de fil à Denis qui nous oriente vers le chauffe-eau : il en a remplacé les durites, et nous demande de vérifier. Plus aucun doute, ça vient de là : le liquide s’écoule goutte à goutte à l’arrêt, mais »pisse » assez fort moteur tournant pour expliquer les 4,5 l. J’avais déjà remarqué que Denis avait tendance à ne pas trop serrer ses durites, j’aurais dû y penser…Plus de peur que de mal donc et belle frayeur… Depuis, mais il faut le dire tout bas pour ne pas risquer ses colères, Mr Perkins ne fait plus parler de lui…
On dégage le 30 septembre à midi (tiens, encore un vendredi…) La météo a l’air bonne, est à nord-est 4 à 5, mais assez vite, la mer se creuse. Nous prenons un ris, et la vitesse se stabilise à 5,5N, grand largue. Le bateau roule beaucoup, il y a plus de mer que de vent et c’est très inconfortable. La nuit, nous voyons de nombreux orages derrière nous, mais aucun ne nous atteindra, le vent monte et notre vitesse augmente : nous ferons des pointes à 8 voire 9 nœuds : Manéa ne vogue plus, il vole !
Vers le matin, le vent monte à 6 (estimé vu anémomètre HS) et pour Carthagène, va falloir empanner. Nous avions avant de partir, gréé le frein de bôme et il nous a bien aidé même si trois tours se sont avérés trop : deux suffisent. Empannage en douceur et nous repartons sur l’autre amure. Accessoirement, l’allure est plus confortable, les voiles ne battent plus. Néanmoins, tout cela fait que nous n’avons pas beaucoup ( pour ne pas dire pas du tout…) dormi. Entrée à la « Real Club Regatas » de Carthagène et amarrage délicat : vent dans le c…, nous prenons le ponton nickel, mais les pendilles des voisins ( celui sous le vent bien sûr…) sont très écartées, franchement presque latérales, et évidemment le safran la prend au passage, coup d’arrêt, le bateau pivote et vlan, l’ancre dans le liston de l’autre et une belle griffe, une ! Heureusement, il est très sympa, nous deviendrons même copains, et ça s’arrangera avec les assurances. Nous avons parcouru 150,5M en 23h.
Première découverte rapide de la ville (c’est samedi et les magasins ferment à 14h) et surtout trouvaille dans un magasin d’électronique des fameuses fiches qui relient l’AIS à l’ordi. Nous en sommes très heureux car cela nous soulage durant nos quarts. Nous resterons 3 nuits dans ce port fondé par les Carthaginois, occupé ensuite par les Romains ( découverte en 1987 d’un théâtre du 1er S avant J-C, dont une armée d’archéologues continue encore à dégager les gradins) et qui est aujourd’hui une base navale importante.
Et puis sieste pour récupérer de la nuit sportive…
Attendant des vents plus calmes, les jours suivants nous arpentons la Calle Mayor et ses rues adjacentes admirant les nombreuses et belles façades d’anciens hôtels particuliers, restaurés ou en passe de l’être, avec leurs élégants bow-windows, corniches et dentelles architecturales. Ici pas de vie trépidante mais au contraire le calme, ainsi de nombreux bancs et même des sculptures incitent au repos.
Une fois de plus, nous sommes frappés par le fait que les gens se baladent en famille et surtout que l’on promène beaucoup les personnes âgées et ou handicapées. Il faut dire que tout est adapté pour cela : rues piétonnes au dallage plat, pas ou très peu de bordures…
La réparation des goupilles du génois (une des pièces maîtresses en navigation) n’ayant pas tenu, nous le désendraillons, le capitaine montera lui-même au mât, même si il n’aime pas trop cela et tentera de les bloquer à nouveau avec du silicone. Par sécurité, nous décidons que lors de nos prochaines navigations nous ne le déroulerons plus à fond et garderons quelques tours.
Lundi, notre voisin de ponton, qui a loué une voiture, nous propose de l’accompagner pour nos courses. Nous avons besoin de gaz et de frais, sa proposition tombe bien.
Finalement, les fichiers météo étant bons, mardi à 15h, nous larguons les amarres de la marina direction la pointe de l’Europe, Gibraltar ou les Colonnes d’Hercule. Nous envoyons la grand- voile en y prenant directement un ris par précaution, le génois et coupons le moteur. Quel plaisir que de voguer ainsi au bon plein, accompagnés par le bruit du vent et de l’eau, la mer est belle, RAS…
Hélas à 20h30, Eole s’assoupit et nous devons appeler mister Perkins à la rescousse. La nuit sera belle et chacun de nous effectue son quart en rêvant sous les étoiles, admirant les lumières des villages qui s’étirent le long de la côte et forment une guirlande lumineuse à la belle bleue. Durant la matinée de mercredi, à plusieurs reprises, Framboise aperçoit des poissons volants. Une fois, même ceux-ci sont poursuivis par une dorade coryphène, magnifique poisson aux écailles bleues turquoise, moments magiques…Nous ne rencontrons personne. A plusieurs reprises, le vent se lève mais tombe quasi aussi vite. Cela nous permet de nous exercer entre autre à tangonner le génois. Nous paressons au soleil et lisons et la journée est déjà passée et nos tours de quart reprennent pour la seconde nuit où le vent est toujours aussi paresseux et cette 2ème nuit sera belle quoique il y ait de la brume. Celle-ci nous évitera de voir la côte déformée par toutes les serres en plastique (invernaderos) et l’urbanisation à outrance peu soucieuse de la préservation des paysages et des équilibres naturels. Le comble de l’horreur est atteint à Torremolinos où les immeubles n’étant pas en front de mer ont vue sur…ceux qui le sont. Evidemment ces serres sont un formidable moteur économique puisqu’elles permettent d’exporter en quantité fruits et légumes dans toute l’Europe mais aussi de nous proposer des fraises en plein hiver par exemple. A nous de nous comporter en consommateurs responsables. Un autre inconvénient de celles-ci est leur gourmandise en eau : 55OOm3/Ha cultivé ce qui à plus ou moins long terme a un impact sur l’environnement : création de retenues d’eau dans les montagnes, désalinisation de l’eau de mer, pompage des nappes phréatiques… Mais bon, je cesse mes considérations écologiques… Le vent ne se lève pas, nous approchons de Gibraltar, la mer est d’huile, et nous sommes encore au moteur. Rien à signaler excepté que nous attendons impatiemment de voir le phare Europa, celui qui à Gibraltar signale le bout de l’Europe. Nous l’apercevons vers 16 h et slalomant entre les cargos, nous le doublons.
Nous voici enfin à l’entrée de ce détroit mythique, passage obligé entre la Mer Méditerranée et l’Océan Atlantique.
Nous choisissons la marina Alcadeisa à la Linéa de la Conception( Espagne) comme port d’attache et non la marina anglaise. Après avoir fait les documents d’entrée au port, nous nous amarrons au ponton 12 place 7 sur catway (ponton flottant auquel on s’amarre parallèlement, beaucoup plus facile que le système de pendilles, où une amarre attachée à un corps mort vous retient) ) et nous profitons d’un beau coucher de soleil après avoir parcouru 250,8M en 52h.
Nous sommes fatigués, mais contents.
Après une bonne nuit de sommeil, c’est aujourd’hui jour de lessive. Nous profitons de la lessiveuse et du séchoir mis à notre disposition par la marina. Eole se charge du séchage . Cela n’a l’air de rien mais il nous aura fallu toute la journée pour lessiver, sécher et ranger le linge, mais bon une fois par mois, ce n’est pas exagéré.
Samedi matin, branle-bas de combat : préparatifs pour une expédition de reconnaissance sur le territoire de la perfide Albion. Nous parcourons +ou- 500m avant d’arriver à la frontière de cette enclave anglaise (6,5km2 seulement) en terre andalouse. Nous devons y montrer « patte blanche », ensuite traverser…la piste d’atterrissage. Ici, vu l’exiguïté du territoire, aucun espace n’est perdu : comme sur une île, tout est importé et les avions britanniques atterrissent sur une piste minuscule au ras des eaux, située sur une langue de terre plate entre la ville et le poste frontière. Si, un avion surgit, la route est fermée et voitures et piétons attendent le temps de l’atterrissage. L’eau que boivent les habitants est produite sur place dans une usine de désalinisation d’eau de mer, financée par Londres. C’est en 1713, lors du traité d’Utrecht, que l’Espagne fait don « absolument et pour toujours » du rocher à sa Gracieuse Majesté. Vous l’avez compris, la vie ici dépend du modus vivendi imposé par Londres et Madrid et selon l’humeur du moment, les douaniers espagnols se font plus ou moins zélés. Il faut savoir que malgré le blocus imposé au rocher par Franco en 1969, ce seront finalement les espagnols qui plieront en 1985 car l’Angleterre exigeait la levée de celui-ci comme condition à l’entrée de L’Espagne dans l’Union Européenne. Ce sera chose faite le 4 février 1985 : la frontière est réouverte. Pourtant de chaque côté de celle-ci, on « sent » que chacun campe sur ses positions. Nous n’avons plus l’habitude de passer les frontières depuis qu’existe l’Union Européenne et pourtant ici, entre deux états européens, frontière il y a bien et on le sent. La libre circulation dans l’espace Schengen, ici ce ne sont que des mots…
Autre particularité : les formalités administratives pour le mariage sont très rapides ; il suffit d’y résider depuis 48h pour pouvoir se marier. Mais 48h d’attente c’est trop long pour nous et puis c’était le week-end.
Nous abordons la ville et sa rue principale , Main Street, où une foule compacte avance ou s’arrête au gré des vitrines rencontrées : électronique, alcool, cigarettes…Il faut savoir qu’ici ces marchandises sont fortement détaxées. Après une éreintante balade de 5h durant laquelle nous avons été dépaysés car ici tout est « so British » : paiement en livres, cabines téléphoniques rouges, relève de la Garde devant le palais du gouverneur et parade dans la grand-rue ,fish and chips…. nous atterrirons dans un pseudo pub irlandais tenu par une espagnole pour nous restaurer. Nous rentrons ensuite au bateau , fatigués et soulagés de quelques dizaines d’euros.
Dimanche, nous continuons l’ exploration du Rocher en montant à son sommet en « cable-car ». Nous y bénéficions d’une vue superbe qui nous permet de bien mesurer toute l’importance stratégique du site. Une colonie de Macaques y vit en liberté (+ou-200) et ils sont audacieux et frondeurs : l’un d’eux s’est pris d’amitié pour Pierre et ne voulait plus le quitter. Le prix demandé pour la montée est exorbitant, une vraie arnaque mais bon, la vue et la partie de plaisir avec les singes adoucit quelque peu la douloureuse. Une série de chemins nous permet d’accéder à pied aux « Saint Michael’s Caves », des grottes formant un bel ensemble de vastes salles dégoulinant de draperies formées par les stalactites et les stalagmites.
Une fois redescendus, en bus , nous gagnons le phare d’Europa point, le plus méridional du Royaume-Uni. C’est pour nous une autre manière de découvrir cette petite ville qui n’est ni belle ni typique, mais où il règne une étrange atmosphère résultant de ce bout de rocher, anachronisme historique.
Lundi et mardi se passent en avitaillement, préparation du bateau pour notre prochain départ. Nous partons demain, le 12 octobre pour Madère : 5 jours et 5 nuits en mer et pour la moussaillonne, son baptême dans l’Océan Atlantique. A partir d’ici, une nouvelle composante entre en ligne : les marées.
A bientôt donc pour le récit de notre traversée.