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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 18:01



 Vendredi 7 août : une autre visite surprise.

 C’est l’anniversaire du mousaillon, jour attendu depuis longue date car il signifie le début de la  pré-retraite et donc d’une vie qui ne sera plus planifiée par le rythme du travail, une vie qui  pourra laisser place à l’improvisation. C’est aussi le début de la 3ème et dernière phase de vie,  de tout coeur nous souhaitons qu’elle soit belle et nous ferons tout pour qu’il en soit ainsi.

 Comme il se doit le soleil est là et dès le matin les SMS affluent, notamment celui de Véronique  (petite soeur du mousaillon) qui dit être à Martigues avec son mari. Nous les invitons à venir  nous faire 1 petit coucou puisque nous sommes toujours au port de Toulon où nous  rechargeons  nos batteries. (C’est hier que nos 3 cyclones nous ont quitté! ).DSC01084 Les retrouvailles  seront plus rapides en voiture qu’en voilier et c’est donc en live qu’ils viennent souhaiter l’anniversaire du moussaillon.

 Nous allons vite faire quelques courses pour les accueillir  et ils sont déjà là. Ils visitent,  s’installent, ne se sentent pas très à l’aise (et pourtant nous ne sommes qu’au port!) et nous    partagent  les nouvelles du pays, de la famille et les petits potins ....Tout cela prend pas mal de  temps car il y a déjà 5 semaines que nous sommes partis. En fin d’après-midi ils nous quittent  et nous allons vite faire l’avitaillement car demain ce sera une grande première : nous ne  serons plus que nous 2 sur le bateau: ce sera l’heure de vérité!

 Samedi 8 août : changement de cap.

 A tous ceux avec  qui nous avons partagé nos projets avant le départ nous avions parlé de  terminer notre périple en partant vers l’ Espagne. Les mauvaises conditions venteuses de ce  mois de juillet amènent Michel à revoir cette destination car en novembre lorsque nous devrons  remonter le bateau vers Martigues pour le tirer au sec et le mettre en vente, comment seront  celles-ci? C’est souvent dans le golfe du Lion qu’il y a eu des avis de “grand frais” et nous  devrons passer par là. Nous changeons donc nos projets et ferons durant cette quinzaine  l’exploration de la Côte d’Azur...

 Nous mettons le cap sur les îles de Lérins, la météo est bonne et nous quittons Toulon sans  souci. Première épreuve réussie pour le mousaillon : quitter le port en larguant correctement  les amarres et en rentrant les pare-battages. Il faut dire que ses parrain et marraine marins  Pierre et Jacqueline l’ont bien initié et que son capitaine est un homme très patient! Nous  passons la nuit ( bonne malgré un peu de roulis) en mouillant à La MadragueDSC01096 dans la presqu’île  de Giens. Deuxième épreuve : le mouillage : réussi parce qu’il n’y a pas trop de monde et peu  de  vent.

 Dimanche 9 août : Route sous les couleurs de la république.

 Le relevé de l’ancre se fait sans problème et Framboise prend confiance en elle.

 Nous passons le long du fort de Brégançon, résidence d’été du président de la République, mais  apparemment il n’y est pas car tout est calme dans le coin, longeons la corniche des Maures et  en fin d’après-midi nous arrivons au Cap Nègre, dans l’anse de la Cavalière, DSC01122.jpget là il y a de  l’animation: police, hélicos,...C’est là que Carla a une villa et donc, nous devinons que Nico a  préféré y passer ses quelques jours de vacances. Nous le comprenons car le site est superbe et  semble moins austère que le fort de Brégançon.

 Nous y mouillons et nous dormons  “sous les fenêtres de Nico et Carlita” ,en toute sécurité car  la police maritime elle veille...Nuit paisible donc.

 Lundi 10 août : Cruchot a disparu!

 Après un relevé d’ancre sans faute nous continuons notre périple et nous mouillons dans la baie  de Pampelonne, célèbre surtout pour sa plage. C’est là que Gérard Oury a tourné les célèbres  scènes “Des gendarmes à Saint Tropez”. Sur cette plage longue de 4 km, on peut “observer” ou  “admirer” des nudités célèbres et dans la baie, des bateaux de taille impressionnante s’alignent  sur plusieurs rangs comme de simples zodiacs. Nous verrons ainsi sur un yacht britannique des  jeunes issus de la jet-set  se comporter comme dans les magazines people : coupe de  champagne( on suppose...) à la main, garçons et filles aux attitudes provocantes et  langoureuses, ....L’après-midi se passe en observation de la faune qui vient pour se montrer et  cela passe vite! Nous avons branché notre ordi, nous avions une connection wi-fi possible avec  un voisin monégasque mais apparemment il n’est pas très partageur car il fallait un mot de  passe pour y accéder...

 Le soir, la baie est quasi déserte et il n’y a plus un chat sur la plage : impressionnant! Tout ce  joli monde est sans doute parti vers Saint- Trop pour s’y faire remarquer dans les boîtes  branchées : faut être au bon endroit au bon moment!

 Mardi 11 août : direction  la rade d’Agay ( en hommage à Fernand).

 Nous levons l’ancre avant l’arrivée des membres de la jet-set, doublons Saint-Tropez sans  pousser le fétichisme jusqu’à aller admirer sa célèbre gendarmerie, sommes très souvent  “emmerdés” par toutes les vagues provoquées par ces bateaux à moteur qui cassent notre  rythme à la voile. Le paysage est moins beau que précédemment, plus gris, plus terne jusqu’à  ce que nous atteignons le Cap du Dramont. Là, débute la corniche de l’Estérel qui est d’un ocre  rouge, très découpée, d’une beauté époustouflante surtout au coucher du soleil. Michel tire des  bords et finalement nous allons mouiller dans la rade d’Agay dont son ami Fernand lui a tant  parlé. Honnêtement, ce n’est pas le mouillage dont nous garderons un souvenir exceptionnel  :ski nautique entre les bateaux, route et voie ferroviaire proches, voisins bruyants...mais bon,  comme cela nous avons vu et nous l’espérons, Fernand sera content.

 Mercredi 12 août : enfin les îles de Lérins.

 Une fois de plus, le lever de l’ancre se fait sans difficultés, nous croisons une magnifique  ancienne goélette et tandis que je fais la vaisselle Michel siffle, comme souvent, je crois que  c’est pour me montrer, me partager quelque chose de beau, mais non dès que j’arrive dans le  cockpit, je vois deux mètres derrière nous un Bavaria 38. Nous avons évité la collision de  justesse car sur ce voilier personne ne veillait, les dames papotaient dans le cockpit et les  messieurs?  c’est donc parce que Michel les a vus à la dernière minute, qu'il a manoeuvré alors  que la règle est que le bateau rattrapant doit, lui, changer de cap, que la collision a pu être  évitée. Enfin, plus de peur que de mal.

 En début d’après-midi, nous arrivons en vue des îles de Lérins qui sont à peine distantes de  1100m de Cannes où n’irons pas jouer les starlettes. De loin, nous avons le sentiment qu’il y a  une multitude de bateaux, mais en nous approchant nous découvrons qu’il y en a effectivement  beaucoup mais que, Dieu merci, la place ne manque pas. Nous mouillons entre les îles St  Honorat et Ste Marguerite.DSC01112.jpg Effectivement le  mouillage est enchanteur dans un cadre naturel préservé de toute urbanisation, les îles sont  couvertes de bois de pins et d’eucalyptus qui voisinent avec beaucoup d’autres espèces et de  vieux forts.

 Le soir, après le départ des nombreux yachts et bateaux à moteur rentrant vers Cannes, nous  “déménageons” et mouillons plus près de l’île St Honorat. Demain, nous irons la visiter.

 Dernier cadeau du jour : un superbe feu d’artifice tiré sur la côte et que nous avons pu admirer  tout à loisir du bateau sans être bousculés par la foule et avec des détonations atténuées par la  distance.

 Jeudi 13 août : visite de l’île St Honorat.

 Cela fait aujourd’hui 5 jours que nous naviguons sans avoir mis pied à terre, nous ne manquons  de rien sauf de pain, là nous avons mal évalué les quantités indispensables. Mais nous ne  mourrons pas de faim car pour le petit déjeuner Françoise nous fait des crêpes, mélangeant  même la pâte à la main puisque dans les bagages il n’y avait plus de place pour un fouet! Elles  seront réussies et quasiment sans grumeau .

 Nous sommes fiers aussi de notre consommation d’eau potable utilisée pour la cuisine, le café  et thé, les vaisselles, les ablutions: 45 litres à nous 2 en 5 jours càd 9 l /jour pour 2. Naviguer  nous permet aussi d’agir concrètement dans nos manières de consommer : utilisation réfléchie  et rationnelle de l’eau et de l’énergie (5 jours en mer et donc l’énergie à notre disposition pour  le frigo, l’éclairage...est celle provenant uniquement de nos batteries lorsque le moteur a  tourné pour les recharger.) Pas question de gaspiller!! Cet autre mode de fonctionnement ne  nous pèse aucunement, au contraire il nous rend plus responsables et nous fait vivre davantage  au rythme de la nature : ainsi nous allons dormir lorsque la nuit tombe. Espérons qu’à notre  retour nous n’oublierons pas trop vite ces enseignements!!DSC01109

 Epreuve suivante aujourd’hui : le gonflage de l’annexe et surtout la mise du moteur dans celle-  ci! Gonfler ne pose aucune difficulté, la passer par dessus bord non plus mais là où cela se  corse, c’est pour la mise en place du moteur. Notre moussaillon ne se sent pas du tout à l’aise  dans ce zodiac très mouvant mais pour aller à terre il est indispensable, y tenir en équilibre lui  semble tenir de l’exploit ,aussi après bien des efforts, des craintes de voir le moteur valser à  l’eau et beaucoup d’encouragements patients ( et pressants?) de Michel, le moteur est enfin sur  le tableau arrière et ouf, nous pouvons partir vers l’île St Honorat. Mais c’est sûr, le  moussaillon peut mieux faire!!!

 St Honorat est le domaine classé et privé d’un des plus anciens monastères du monde chrétien  (4ème siècle): l’abbaye de Lérins. Il y règne un calme étonnant car il n’y a aucune circulation et  les moines vivant dans le silence demandent que celui-ci soit respecté. Le clocher de l’abbatiale  domine les pins et eucalyptus qui recouvrent une grande partie de l’île, le reste étant  couvert  par des vignobles qui procurent aux moines leurs revenus (en effet ils doivent vivre du travail  de leurs mains et ici de la culture à la vinification en passant par les vendanges, ce sont les  moines seuls qui assurent la production). En lisière du rivage se dresse le gros donjon carré et  fortifié de l’ancienne abbaye (10ème siècle). DSC01115Malgré la  chaleur, nous visitons cet havre de paix et y passons quasiment la journée.

 

 De retour au bateau, nous enlevons le moteur de l’annexe (opération plus facile à réaliser que  son placement!!!) car demain nous partons pour revenir en douceur.
     

 Vendredi 14 août : La visite du capitaine croissant.

 Durant les vacances nous rencontrons souvent des marchands ambulants (glaces sur la  plage...), dans les mouillages, ce sont de petites embarcations qui circulent pour proposer à la  vente ces délicieux produits ( avec souvent peu de succès apparent ) mais ce vendredi matin  c’est un bateau proposant baguettes, croissants, pain frais, fruits...qui vient nous tenter.  L’approvisionnement en pain étant notre problème, nous ne résistons pas. De plus toutes ces  marchandises sont  joliment présentées et le sourire du capitaine et de sa moussaillonne nous  ravissent. Nous ne résistons d’ailleurs pas à l'envie de les photographier : eux aussi sont à croquer!DSC01116

 Après un excellent petit-déjeuner, nous levons l’ancre et partons direction l’anse de la  Cavalière : journée magique de naviguation à la voile, poussée et bercés par le vent, le clapotis  de l’eau, la beauté des paysages côtiers, survolés par la patrouille de France qui lâche des  panaches de fumée aux abords de la plage de Pampelonne... après 10h de naviguation, nous  revenons sous les fenêtres de Carla.

 Samedi 15 août : journée magique.

 C’est incroyable comme la vie en mer fatigue!! Toutes les nuits, nous dormons comme des    bébés (entre  9 et 10 h de sommeil), c’est le soleil seul qui nous éveille car apparemment ici  les cigales sont aussi en vacances.

 Ce matin, nous partons explorer le Cap Nègre et sa plage couverte d’un sable bordeaux zébré  de sable blanc. Une multitude de petits galets verts, blancs, rosés bordent celle-ci. Le sable est  très doux aux pieds. C’est apparemment une plage peu fréquentée où nous voyons beaucoup de  familles avec des enfants. Pour éviter les problèmes de manipulation du moteur, c’est en  pagayant que nous la gagnons. Nouvel exercice donc. Après quelques courses, retour au bateau  où nous découvrons que de nouveau la gendarmerie nationale veille dans sa vedette. Pique-  nique et repos à l’ombre avant de retourner vers la plage pour nous baigner : l’eau est à  24,5°!!! C’est un vrai bonheur que d’entrer dans cette eau claire dans laquelle dansent et  brillent des milliers de petits points de mica provenant des roches granitiques. Nous avons la  sensation de voir des milliers de paillettes d’or en suspension dans l’eau. Magique!!

 Après plusieurs baignades, retour à la pagaye au bateau, douche et puis souper bien mérité!!

 Juste avant de nous coucher, dernier cadeau de la journée : un nouveau feu d’artifice!! Celui-ci  est probablement tiré du Lavandou, il est aussi très beau et franchement nous sommes gâtés :  2 feux d’artifice en 3 jours et avec le décalage du son...Et c’est sous un magnifique ciel  constellé d’étoiles que nous nous endormons .

 Dimanche 16 août : retour à Porquerolles.

 Ce matin, nous pagayons à nouveau vers la plage de Cavalière (un des quartiers du Lavandou),  achat de pains et puis retour au bateau et lever d’ancre : direction la baie de la Courtade à  Porquerolles.

 Naviguation reposante, agréable et dès 16h nous y mouillons. Comme la 1ère fois, c’est le  chant stridulent des cigales qui nous accueille dès que nous approchons, l’endroit est toujours  aussi beau et nous ne nous lassons pas d’en emplir nos yeux.

 Plongeon pour Michel, lecture pour moi (je ne “nage “que là où j’ai pied), préparation du repas,  contemplation du coucher de soleil et dodo.

 Lundi 17 août : une enième visite de l’île.

 Après le petit-déjeuner, en pagayant, direction la plage pour accéder au village et aller admirer  le fort de Ste Agathe qui le domine. Jolie balade qui vaut le coup pour toutes les vues  splendides qu’elle nous offre même si arrivés à midi, le fort est fermé pour les visites et  ensuite pour la sacro-sainte sieste.

 Retour au bateau, dîner et puis redirection la plage pour se baigner, nostalgie aussi car nous  savons que nous vivons nos dernières heures de vacances qui auront été magiques, pleines  d’enseignement aussi pour nos projets futurs.

 Une dernière soirée à contempler le soleil couchant, et puis c’est décidé demain lever tôt pour  aller mouiller une dernière fois dans la baie du Langoustier et y passer la matinée avant de  regagner Toulon où nous laisserons le bateau à quai jusqu’en octobre. A cette période, nous  reviendrons naviguer quelque temps en Méditérranée avant de conduire Manéa à Martigues  pour qu’il y soit tiré au sec et puis vendu.

 Mardi 18 août : retour à Toulon.

 Levés tôt, mouillage relevé sans problème, nous partons vers la baie du Langoustier.DSC01134
Direction  la plage, exploration de ce très joli coin, récolte de galets, découverte d’une plage au sable  blanc et juste derrière une de sable noir, baignades et puis lever de l’ancre pour regagner Toulon où nous attendent des tâches moins gaies mais nécessaires avant de rentrer en Belgique: ranger et nettoyer le bateau.

C’est ici que se termine le 1er épisode des aventures de Manéa...Nous espérons que nous avons pu vous faire partager un peu le bonheur que nous avons vécu durant ces 7 semaines.

Suite au prochain numéro, en octobre.... si cela vous dit!

 

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  • : Le blog de Manéa.over-blog.com
  • : Préparation et compte-rendu d'une retraite vagabonde autour du monde en voilier.
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Qui sommes-nous?

 

Nous nous appelons Françoise et Michel. Nous sommes belges et pré-retraités de l'enseignement tous les deux.

Nous habitons un petit village de la province de Hainaut, dans les Hauts-Pays pour ceux qui connaissent, tout près de la frontière française.

Après environ 35 ans d'enseignement chacun, nous avons décidé de vivre les quelques prochaines années à découvrir le monde en bateau, manière de vivre assez ascétique et où nous retrouvons les valeurs essentielles.

 

Françoise.

Elle n'avait jamais navigué auparavant. Elle ne nage pas très bien, n'aime pas  être dans l'eau (espérons que cela changera;;;)  mais aime être sur l'eau. Elle est cependant pleine de bonne volonté. 

Avant de me connaître, sa seule expérience du bateau en mer, se résumait à une visite des grottes près de Bonifacio, sur un " promène-couillons "(!) au cours de laquelle, elle fut copieusement malade! C'est vous dire si elle était anxieuse la première fois qu'elle est montée sur Manéa  en juillet 2009.

Mais, miracle, son mal de mer semble n'être qu'un mauvais souvenir.

Elle aime la nature, les voyages, la vie simple, lire, écouter de la musique, réfléchir et discuter sur la condition humaine, (elle était prof de philo!), cuisiner,  ses enfants et son petit-fils. En revanche, -mais elle fait de louables efforts pour s'améliorer- elle n'est pas toujours très ordonnée. Mais, sur le bateau, c'est nettement mieux qu'à terre... Chacun sait que sur un bateau,...Elle aime la solitude et la contemplation mais apprécie aussi d'être entourée par famille et amis.

Elle est affligée d'une difficulté chronique à reconnaître sa droite de sa gauche mais ça n'influe pas (enfin pas trop! ) sur son aptitude à barrer.

Elle apprend vite mais, -est-ce un manque de confiance en soi?-, elle a tendance à paniquer dans l'urgence et de ce fait, certaines manoeuvres n'ont pas toujours la fluidité qu'elles devraient avoir. Mais sans doute, suis-je un peu responsable là, moi aussi : assez pédagogue? ( gênant pour un ancien prof...)

Michel.

J'ai fait mes premières armes sur caravelle et puis vaurien en 1970 sur l'île de Batz en Bretagne. Mais, tout petit déjà, j'ai toujours été attiré par la mer et les bateaux. Pour ceux qui se souviennent, je pense que ce sont " les aventures du Capitaine Troy ", feuilleton télévisé des années soixante, qui m'ont donné le virus. Oui, j'entends encore le doux bruit de sa goélette, naviguant dans les mers du sud...

Cette première expérience fut complétée par quelques autres sur dériveur mais le véritable départ fut en 1977, quand j'effectuai un stage de croisière à Saint-Malo. Deuxième révélation : la vie en croisière me remplit d'aise : vivre, manger, dormir à bord, manoeuvrer,  faire la navigation, c'est tout ce que j'aime. J'ai su à cet instant, que je ne pourrais jamais plus me passer durablement de naviguer.

L'année suivante, location d'un  Flush Poker, toujours à Saint-Malo puis en 79, un embarquement pour la Corse. Expérience mitigée, car le patron est un peu " juste ", notamment dans la manoeuvre de son bateau et dans ses relations avec l'équipage : quelques équipiers débarqueront et nous  nous retrouverons seuls avec lui. Je devrai assumer, bien malgré moi, le rôle de skipper. Tout se passera bien cependant et nous rentrerons à Antibes sains et saufs! Est-ce cette première expérience d'embarquement qui a fait que je n'ai plus eu que des bateaux à moi par après? Peut-être, mais cela ne m'a pas empêché de prendre des équipiers à bord ensuite, et ça s'est toujours bien passé.

Recherche

Mes bateaux.

1986 : un corsaire complètement pourri baptisé " Boaf " et un laser pour rigoler dans les thermiques  du golfe de Valencia (5 à 6  chaque après-midi) 

1988 : kelt 620 " Hiva oa"

1991 : first 30 : Manéa  premier du nom.

1994 : kelt 9m : Manéa toujours. (Vendu en 98, non remplacé alors)

2009 : attalia 32 : Manéa. (vendu en août 2010)

2010 ; centurion 42 : Manéa.

Archives

Manéa

Centurion 42 N° 32 du chantier Wauquier de 1988.

Acheté par un osthéopathe anversois, il semble l'avoir doté de toutes les options possibles et imaginables : trinquette sur enrouleur, génois maxi, génois lourd, chaussette à spi, spi, chauffage, frigoboat, hélice maxprop, pilote automatique, j'en oublie...

Vendu en 2005 à un Français originaire du Doubs, il n'a que peu navigué : le moteur ne totalise que 1472h. Ce dernier n'a malheureusement pas pu réaliser ce pourquoi il l'avait acheté : faire la même chose que nous! Chaque fois que nous le rencontrons, nous mesurons combien sa déception est grande...

Manéa  correspond à nos attentes : bon marcheur ( 108m2 au près), facile à manoeuvrer (accastillage bien dimensionné), peu gîtard, tirant d'eau réduit, et beaucoup d'espace et de rangements. Et en plus, il est beau. Et je vous assure que je ne suis pas le seul à le dire.DSC01504

Nous avons ajouté à son équipement un deuxième pilote, refait l'électronique entièrement, installé l'informatique, un portique, des panneaux solaires, un taud récupérateur d'eau (www.banik.org) et un bimini.


En voici les caractéristiques générales :

Longueur coque ....................12,86m

Longueur flottaison................ 10,12m

Largeur................................   4,06m

Déplacement........................11000Kgs

Lest plomb.............................4320Kgs

Tirant d’eau..............................1,74m

Tirant d’air................................19m

Grand voile................................36m2

Génois léger...............................72m2

Génois lourd...............................62m2

Spinnaker.................................165m2

Batteries service : 6x105Ah

Batterie moteur : 105Ah

Chargeur : 60A Cristec.

Panneaux solaires : 270W.

Gestionnaire de batterie BEPmarine

Eau : 750L

Gasoil : 260L (plus 80l jerrycans)

 DSC01498

       DSC01500           


Mais pourquoi partir?

Par Françoise

 

Depuis toujours l’un et l’autre, nous avons «  la bougeotte » et l’envie de voyager a toujours été présente en chacun de nous, même si parfois elle a été occultée par des tas d’autres « priorités ».

Pour ma part, j’ai toujours su qu’une fois  à la retraite,  je partirais à la découverte  du monde et des autres mais je n’avais jamais imaginé que cela se réaliserait en bateau, moi qui n’aime pas vraiment l’eau (du moins être dedans, sur elle, je me sens en totale confiance et cela est certainement dû à la grande prudence du capitaine !). Quant à Michel, il n’est vraiment lui-même que sur l’eau et il espérait ce retour depuis de nombreuses années.

Partir, mais pourquoi partons-nous ? Quelles sont nos motivations ?

Elles sont multiples :

Partir pour partager et tenter de vivre ensemble un rêve, celui de Michel dans lequel il m’a offert d’entrer si généreusement et qui est devenu celui de notre couple.

Partir en sachant prendre le temps, moi qui ai eu la sensation d’être un robot pendant des années : tout était programmé dans mes journées, aucun temps mort !

Partir pour aller à la rencontre de nous-mêmes, de l’autre, des autres.

Partir pour voir le monde, en prendre plein les yeux et tenter de vivre au rythme de la nature.

Partir pour rencontrer d’autres cultures, essayer de les comprendre en nous laissant interpeller par elles. 

Partir et essayer de vivre sans tomber dans les pièges de notre société de consommation : savoir retrouver l’essentiel qui est bien plus dans l’être que dans l’avoir et donc tenter de vivre la concrétisation du contenu de mes cours.

Partir parce que nous n’avons qu’une vie….

Partir pour essayer de changer notre vie, notre vision des choses grâce à toutes nos futures rencontres….

Partir en quête de rencontres humaines vraies avec l’envie de retrouver l’authentique.

Partir parce que nous avons envie de faire partie de la tribu de ceux qui vivent leurs rêves plutôt que de celle de ceux qui rêvent leur vie.

Nous avons choisi de partir et choisir c’est renoncer : nous renonçons effectivement à une série de choses qui font souvent le sel de la vie pour beaucoup d’autres : ne pas voir grandir semaine après semaine nos petits-enfants, vivre après coup et à distance des événements importants : une grossesse, une naissance, un projet de mariage, des fêtes de famille : Noël…être présent au quotidien auprès de nos parents qui vieillissent mais bon, si nous ne le faisons pas maintenant alors que nous sommes encore en bonne santé, quand le ferons-nous ? Nous sommes en effet la génération « sandwich » coincée entre nos parents, nos enfants et petits-enfants et puis, pour ma part durant plus de 30 ans, j’ai tout consacré et donné à mes enfants : temps, argent…Il est donc juste maintenant de penser à moi, à nous, même si certain(e)s peuvent trouver cela égoïste. Nous sommes conscients de ces renoncements et ils sont le « côté plus sombre » du défi que nous nous sommes fixé, largement compensés par les nombreuses découvertes et rencontres que nous ferons dans notre vie de bourlingueurs.

Nous vidons la maison pour la mettre en location et cela aussi, ce n'est pas toujours facile : se retrouver face à ses souvenirs,  les trier,  penser que certains auxquels on tient particulièrement, plairont aux enfants et puis  non, ils n’en ont rien à faire. Enfin, l’avantage sera pour eux de n’avoir quasi plus rien à vider lorsque nous serons disparus. … Et puis, nous ne vous embêterons pas en parlant de l’administration de notre pays, des heures passées au téléphone,  sachez simplement que dans tous les domaines elle est à la hauteur de sa réputation et que,si certains fonctionnaires ne sont pas capables de sortir du cadre, nous en avons quand même rencontré quelques sympas…Ouf…

Mais où et par où partir ?

Nous ne sommes pas de grands originaux et donc aux alentours du 20 septembre, après la mise à l’eau de Manéa notre route sera classique : aux saisons les plus propices, nous tenterons de suivre  les alizés (nous sommes un peu frileux et aimons la chaleur) mais pour cela nous devrons d’abord sortir de la Méditerranée  par Gibraltar (donc d’ Hyères cap sur les Baléares et puis Gibraltar) et puis à nous l’Atlantique !!! Première grande escale de notre vie de bourlingueurs : Madère, et puis peut-être la découverte de L’Afrique du Nord par le Maroc mais ce qui est certain c’est que tout cet hiver nous naviguerons dans l’archipel des Canaries et que nous n’aurons sans doute pas trop de temps pour en découvrir les sept îles. Ensuite retour au pays pour quelques mois après avoir mis Manéa au sec….

En septembre 2012 retour vers les Canaries pour retrouver notre complice et descendre la côte africaine pour visiter le Sénégal et surtout la Casamance que l’on dit si belle, si authentique encore…Le Cap Vert ( ?) et puis, LA TRAVERSEE !!! fin 2012, début 2O13…et cap sur le Brésil, pays immense dont nous rêvons depuis si longtemps. Ensuite le Vénézuela avec les îles des San Blas, des Testigos et le Costa Rica pays où l’armée a été supprimée et où la majorité des budgets est consacrée en priorité  à l’éducation, la santé et à la préservation de la nature : le pays tout entier est en effet une immense réserve naturelle…Ce petit pays d’Amérique Centrale  devrait servir d’exemple à bien d’autres pays du monde.

Et puis  petites et grandes Antilles …Tant d’îles aux noms mythiques : Grenadines, Martinique… 

Tout cela est promesse de dépaysement, quelques années se seront écoulées et nous serons toujours dans l’Atlantique. Et ensuite me direz-vous ? Oserons-nous rejoindre le Pacifique pour atteindre les îles aux noms enchanteurs et prometteurs : les Marquises, l’archipel des Tuamotu, la Polynésie…..Mais ne faisons pas trop de pronostics, tous les marins vous diront que cela attire le mauvais œil…